Initié par Phoebe Philo lors de ses débuts chez Céline, le néo-minimalisme ne semble pas prêt de tirer sa révérence, les créateurs ayant compris que l'humeur des femmes était désormais à l'épure. Loin des fioritures et proche de la coupe parfaite, l'héritage d'Helmut Lang ne cesse ainsi de faire des émules, donnant alors naissance à des collections nettes, incisives, élémentaires et incontournables.
- Chez 3.1 Phillip Lim, la modernité des silhouettes a beau frayer avec la religion minimaliste, elle n'en verse pas pour autant dans le jansénisme absolu. En effet, si l'ADN du vestiaire est clairement baigné de simplicité, le créateur s'autorise toutefois à sophistiquer l'ensemble par le biais de savants jeux de coupes et de coloris subtils. La femme Phillip Lim bénéficie ainsi d'un mix réussi entre rigueur et fantaisie ; une bien jolie manière de conjuguer le minimalisme en mode estival...
- Sous la direction de Phoebe Philo, Céline continue de faire sienne l'allure néo BCBG ayant rendu au style Lang ses lettres de noblesse. Entre emprunts au vestiaire masculin, basics transformés par un ingénieux coup de ciseaux et sportswear à la nonchalance ultra chic, Philo tombe juste : la grammaire Céline - sobre, douce et sans compromissions - parvient en effet une fois de plus à séduire son auditoire.
- Moins audacieuse que d'ordinaire, Stella McCartney mise quant à elle sur une simplicité manquant cruellement d'énergie fashion. Bien que s'inscrivant dans l'air du temps, l'allure quasi mormone de certaines de ses pièces - à l'instar de cette robe en chambray - leur fait en effet perdre en désirabilité. Autrement dit, à trop vouloir faire simple, on finit parfois par passer à côté de son sujet...
China girl
Alors que le coeur de l'économie mondiale se déplace inexorablement vers l'Asie, que les groupes de luxe considèrent de plus en plus l'Empire du Milieu comme leur nouvel Eldorado et que l'Occident panse toujours ses plaies post-crise, les dernières collections ont envoyé - avec plus ou moins de subtilité - un franc message de bienvenue à cette nouvelle clientèle avide de consommer qu'est la population asiatique.
- Chez Paul Smith, les imprimés floraux semblent avoir été empruntés aux kimonos des élégantes Asiatiques d'antan. Cela dit, si la soie, les biais contrastés et le graphisme rappellent bel et bien les tenues de ces dernières, le combishort - des plus actuels - a l'heureuse idée de les sublimer en leur proposant une virée au 21e siècle. Ce faisant, Paul Smith s'évade de la citation premier degré au profit d'une silhouette moderne, au fait des nouvelles influences gouvernant la planète.
- De son côté, Marc Jacobs n'a que faire de tomber dans la caricature, et semble même y prendre un certain plaisir : c'est en effet une China girl décomplexée du Shanghai des années 20 qui défile sur le podium Louis Vuitton. Cependant, si avec ses cols Mao, ses soies brodées et sa sexyness à fleur de peau, cette aguichante demoiselle séduira sûrement les Occidentales, on est moins sûr de sa popularité auprès des clientes asiatiques, qui y verront sûrement un cruel retour en arrière...
- Qui mieux que Dries Van Noten - qui depuis toujours dope son travail aux influences exotiques - aurait pu conférer à la tendance china power une consonance parfaitement européenne ? En transformant le kimono en ample robe liquette peinte à la manière d'une estampe chinoise, le créateur belge tisse en effet avec subtilité un lien entre ces différentes cultures, et ce sans léser aucune d'entre elles.
Garçon manqué
Efficace et indémodable depuis qu'Yves Saint Laurent a fait porter le smoking à ses égéries, le style masculin/féminin revient régulièrement célébrer la parité des sexes sur les podiums. Toujours porteur de cette dégaine androgyne non dénuée de charme ambigu, il se veut cette saison tour à tour rock, subtil ou littéral...
- Sous la houlette de Nicolas Ghesquière, les influences punk signent leur grand retour au sein du top ten des tendances. Chaussées de Creepers cloutées et injectant un twist rebelle aux codes du smoking, les filles Balenciaga ont en effet tout du petit punk couture. Avec leur dégaine faussement débraillée, elles remettent au goût du jour une androgynie sophistiquée, entre remix rockabilly et technocouture.
- Si l'on se réfère au dernier défilé Céline, se glisser dans des vêtements d'homme serait le meilleur moyen pour gagner à la fois en confort et en style. En empruntant à la gent masculine pantalons larges et plastrons immaculés, Phoebe Philo sublime leur tendance unisexe à coups de tissus translucides et de détails conceptuels.
- Chez Paul Smith, c'est une femme à 99% tomboy qui s'avance sur le catwalk. Outre leurs escarpins, les mannequins au hair code très Elvis Presley ont en effet jeté aux oubliettes leur garde-robe girly, au profit d'atours fortement dosés en testostérone. Et cela fonctionne à merveille : chemises blanches aux manches roulottées et pantalons à pinces sont rarement apparus aussi désirables...
Optimisme seventies
En quête d'ondes positives susceptibles de la sortir de la morosité stylistique des dernières saisons, la fashion sphère s'est replongée avec délectation au coeur des années 70, y trouvant de quoi refaire le plein d'endorphines psychédéliques...
- Familière du genre, Anna Sui s'en est ainsi donnée à coeur joie, concevant des looks que les festivalières de Woodstock se seraient sûrement arrachées. Lunettes rondes, short en crochet, veste en denim délavé et besace loose composent alors la panoplie idéale de celles qui ont décidé de se donner corps et âme aux paradis artificiels fashion.
- Chez Just Cavalli, si l'on frôle également le cliché, c'est avec tant de bonne humeur jet-set hippisante que les adeptes de la période seventies auront certainement beaucoup de mal à résister aux patchworks amérindiens, aux capelines en jean mou ainsi qu'aux ceintures en Agathe imaginées par Roberto Cavalli...
- Finalement, seul Marc Jacobs parvient - en boudant Woodstock au profit du style de la fin des seventies - à prendre ses distances avec l'image d'Épinal d'une décennie 100% joyful. Que ce soit en piochant ses idées dans la garde-robe de l'héroïne de Taxi Driver ou en rendant hommage aux débuts Rive Gauche d'Yves Saint Laurent, Marc Jacobs réinvente un vestiaire infiniment féminin, empreint de l'aura de ces grandes heures de la mode qui illuminèrent la période pré-1980.
II. Les couleurs
Total look blanc vs fluo addictSi le blanc a toujours été familier de la période estivale, il opère cette saison une véritable OPA sur les looks printemps/été. Se voyant traité dans tous les styles, le monochrome virginal n'a en effet jamais été aussi plébiscité : du sportswear d'Alexander Wang au romantisme Dolce Gabbanien en passant par le minimalisme Calvin Klein, les total looks bright sont légions...
- Chez Chloé, Hannah MacGibbon s'adonne à la page blanche avec fraîcheur et simplicité. Et si ses silhouettes n'ont rien d'extraordinaire ni même de véritablement marquant, elles ont cependant le mérite de conférer à celles qui s'y glissent une allure nette et sans risque....
- Christopher Kane n'hésite ainsi pas à l'utiliser en all-over sur des tailleurs inspirés de la garde-robe de la princesse Margaret herself. En apportant une touche de folie punkisante, surprenante et géniale à des tenues au classicisme aristo un brin rétrograde, le fluo s'offre un nouvel ADN en seulement quelques passages.
Rose vs orange
Light, barbie, pastel ou encore délibérément piquant, le rose fait partie des couleurs de saison sur lesquelles les fans de toilettes monochromes ou color-block ne pourront faire l'impasse. Il se décline ainsi soit en monochrome sur des matières ultra fortes, soit en combinaison avec des teintes plus passées, formant alors des camaïeux poudrés à la douceur bourgeoise. Qu'il soit tendre ou vif, le rose gagne ici en maturité, oubliant un temps la garde-robe des fillettes pour venir s'aventurer dans le dressing de leurs mères, et ce avec suffisamment d'esprit pour se révéler hautement chic, presque glamour.
- Chez Sonia Rykiel, le rose barbe à papa joue le mix des genres avec brio en épousant un costume masculin oversize : ni trop marqué, ni trop effacé, il se révèle idéal pour féminiser la dégaine d'une toilette boyish. Une fois associée à une chemise cappuccino édulcorée, ladite couleur va même jusqu'à prendre des allures de teinte chic parfaitement printanière et intensément fraîche.
- Chez Miuccia Prada, le orange se porte avec panache et assurance. Pour la madone italienne, il ne s'agit en effet surtout pas de le patiner, mais bien plus de booster sa nature vitaminée en lui adjoignant d'autres teintes tout aussi saturées, telles que le violet.
III. Les imprimés
Bouquet à la loupeAux imprimés liberty primesautiers et fédérateurs ont succédé des graphismes floraux n'ayant plus grand-chose à voir avec les fleurettes chères à Laura Ashley. Cette saison, c'est en effet une déferlante de fleurs opulentes en ayant fini avec les formats "Microcosmos" qui tente d'enivrer de ses parfums capiteux les estivantes de 2011...
- Chez Erdem, les citations folkloriques ne sont pas loin : couronnes de tresses et pétales incandescents des toilettes font en effet fortement penser aux costumes slaves. Cela dit, avec finesse et poésie, Moralioglu réussit à rendre ses créations bucoliques subtilement délicates : déclinant ses fleurs sous différentes tailles, il parvient à conjurer l'effet tapisserie, donnant à ses imprimés floraux une légèreté digne des "Coquelicots" de Monet.
- Sous la direction espiègle du duo D&G, les maxi fleurs ne cherchent ni à se faire discrètes, ni à diffuser une quelconque grâce évanescente, mais plutôt à participer à la grande messe euphorisante que Stefano Gabbana et Domenico Dolce ont décidé de donner en l'honneur de l'arrivée du printemps. Comme autant de Blanche Neige au pays de la mode, les silhouettes se succèdent alors avec une certaine naïveté empreinte de sexyness, qui devrait faire mouche aussi bien auprès des magazines que de la jeunesse dorée.
- Chez Chanel, l'avènement de la fleur oversize permet à Karl Lagerfeld de célébrer les camélias de la rue Cambon. Cependant, déclinés dans des teintes sombres et en all-over sur une toilette rock/ethnique/chic, ces derniers manquent trop de fraîcheur pour pouvoir s'inscrire dans un vestiaire estival.
Animaux land
Comme lassées par la trop grande rigueur ayant baigné les dernières fashion weeks, certaines maisons ont délibérément injecté une dose massive de fantaisie à leur collection, les transformant en terrain de jeu pour quelque ménagerie imaginaire. Plébiscitée par les griffes en vogue, cette tendance semble bel et bien décidée à mettre au goût du jour le croquis animalier...
- Chez Giles, on a toujours aimé faire rimer fantasmes enfantins et garde-robe sexy ; rien d'étonnant donc à ce que Giles Deacon s'entiche de la tendance "animô" du moment. Or, en la traitant en mode cartoon sur un pull-over fluo associé à une micro jupe translucide, le créateur anglais parvient à rendre le tout attractif, au point d'en faire oublier le caractère 100% teenage des graphismes utilisés.
- Chez Marc Jacobs comme chez Miu Miu, les dessins se veulent plus classiques. La tunique Louis Vuitton accueille ainsi un zèbre semblant avoir été conçu par un génial peintre animalier, tandis que de leur côté, les cygnes de Miuccia Prada font écho aux belles heures de l'Art Déco. Autrement dit, il semblerait que les deux pythies de la mode que sont Jacobs et Prada veuillent nous convaincre du sérieux de leur engouement soudain pour la gent animale...
Rayures addict
Le succès de la marinière semble avoir donné envie aux créateurs de développer cette fameuse rayure dont les fashionistas sont si friandes. Pour l'été 2011, les traits verticaux et horizontaux ont ainsi fait l'objet d'une attention toute particulière, visant à renouveler le genre avec esprit.
- En décidant de faire des rayures l'un des pivots de sa dernière collection printemps/été, Miuccia Prada n'a pas rendu service aux autres griffes. Il est vrai que lorsque la madone italienne s'entiche d'un thème, il est souvent difficile pour ses homologues de la surpasser en créativité... Mêlant rayures, graphismes rococo et ambiance 1920, son travail booste ainsi mieux qu'aucun autre l'aura de la rayure.
- Chez Jil Sander, le format oversize de la rayure marine l'entraine vers des horizons plus conceptuels, tout en se tenant à distance du cliché de la marinière.
- De son côté, Marc Jacobs offre aux rayures une dégaine joyful, décomplexée et trendy, à l'occasion du défilé de sa ligne bis Marc By Marc Jacobs.
IV. Les pièces fortes
JuponBien moins Mad Men que cet hiver, la jupe arrivant mi-mollet tient plus cette saison du jupon de danse que de la pièce rétro peu facile à porter. Arborant des matières ultra fluides - parfois transparentes - et des teintes souvent pastel (voire poudrées), ces jupes au charme romantique et à l'ampleur seventies se veulent plus féminines que jamais.
- Lorsque Hannah Mac Gibbon transpose les tenues des danseuses étoiles de l'Opéra de Paris au sein de sa collection, elle oublie malheureusement de les faire muter vers des ensembles plus stylés que "copiés-collés". Autrement dit, si le trio justaucorps/tulle fluide/ballerines possède à l'évidence un certain charme, la proposition qui en est faite par la maison Chloé est bien trop terre-à-terre pour être prise au sérieux.
- Avec Derek Lam, le jupon perd de son premier degré en arborant un précieux plissé (que n'aurait d'ailleurs pas renié Issey Miyake). Travaillé en total look blanc avec un top affichant de pudiques transparences, le tout se veut alors zen et sporty, d'une élégance sans frontières.
- Osant de pimpantes associations de couleurs, les tenues fluides de chez Fendi célèbrent le romantisme à la fois bohème et joyful des seventies. En s'associant à un orange mandarine ceint d'une touche de rouge, le beige poudré d'un jupon effleurant la naissance du mollet gagne ainsi en vivacité et en modernité.
Chemise tomboy
L'allure boyish imprégnant bon nombre des "it" silhouettes de la saison, il n'y a rien d'étonnant à voir l'un des basiques du vestiaire masculin revisité sous toutes les coutures : la sage chemise blanche est ainsi devenue prétexte à de multiples interprétations stylistiques.
- Chez Nicolas Ghesquière (Balenciaga), ladite chemise se transforme en pièce pour bad girl couture. Mélangeant col à pointe de métal - emprunté au mouvement punk - et ergonomie chic (inhérent à la chemise de smoking), elle se mue en un modèle hybride à la sophistication rebelle.
- Pour Dries Van Noten, c'est par le biais du format oversize que le classicisme de la chemise blanche évolue vers un style effortless, à la fois élégant et nonchalant. Pour ce faire, le créateur transforme cette dernière en simple liquette dont il booste la saveur neutre par l'intermédiaire d'une jupe scintillante, composant ainsi un puzzle néo-chic des plus convaincants.
- Chez l'américain Ralph Lauren, si la chemise blanche se veut également XXL, c'est dans un esprit plus "conquête de l'Ouest". Se muant en robe de cotonnade, le modèle à plastron se voit en effet amérindianisé par le biais d'un gilet en peau à franges et de quelques bijoux sioux.
Pantalon oversize
Cette fois encore, nous n'annoncerons pas la mort du slim, celui-ci ayant irrémédiablement intégré la famille des basiques. Cela dit, l'arrivée des beaux jours pourrait bien coïncider avec le retour de pantalons bien plus respectueux de notre circulation sanguine...
- Chez Paul Smith, les pantalons larges et masculins investissent les silhouettes féminines. Afin de gagner en ADN chic, ceux-ci se voient pour l'occasion raccourcis d'une bonne dizaine de centimètres, conférant alors à celles qui y succombent une allure flirtant avec une élégance tomboy finement revisitée. Surmonté d'un pull-over translucide à demi glissé dans la ceinture et porté avec une paire de derbys, le pantalon large vu par Paul Smith pourrait dès lors élire sans difficulté domicile dans nos garde-robes, et ce pour une durée indéterminée.
- Extra fluides et à peine descendus sur les hanches, les pantalons d'homme imaginés par Phoebe Philo ont l'air si cosy que l'on a d'ores et déjà envie de les adopter au long cours. Leur dégaine sportswear évite par ailleurs de rendre trop sérieuse la silhouette Céline en lui apportant une bonne dose de nonchalance, idéale pour contrebalancer la rigueur sexy de son top en cuir.
- Plus familier des étoffes nobles que de la toile de denim, Dries Van Noten a néanmoins fini par succomber au charme casual du jean. Pour l'été à venir, il y taille ainsi de larges pantalons, tantôt bruts, tantôt blancs, qu'il prend ensuite un malin plaisir à chiciser à coups de mini pochettes et de vestes glitter.
Veste de kimono
Si les emprunts à l'univers asiatique sont nombreux cette saison, il n'en sera pas pour autant aisé de les mêler avec style et mesure à son dressing occidental. Il ne s'agit pas en effet, sous prétexte de vouloir plaire à Marc Jacobs, de se transformer en china girl des nuits tokyoïtes, ni même d'adopter la silhouette des geishas d'antan en hommage à Haider Ackermann... Cela dit, lorsque le prêt-à-porter reprend ses droits en gommant le folklore de certaines pièces, il arrive qu'un élément exotique prenne une patine presque casual.
- Chez Alexander Wang, la veste de kimono que l'on a l'habitude de voir sur les épaules des karatékas se voit ainsi subtilement transformée. Car si elle conserve son allure traditionnelle ainsi que le fameux obi (la ceinture servant à le nouer), le fait de lui apposer des poches à la manière d'une saharienne lui confère une dégaine moderne, loin du cliché.
- Chez Céline, Philo reprend le matelassage que l'on trouve souvent sur le bord des vestes de kimonos et le détourne, de manière à le traiter en ornement. Elle offre par ailleurs une touche contemporaine à cette néo-veste/tunique sans manches en ouvrant ses côtés par le biais de deux longs zips.
V. Les matières
Dentelle vieillotte dévergondéeLa dentelle est d'ordinaire synonyme de romantisme rétro, voire de sexyness, mais rarement de fantaisie moderniste. Or, c'est ce dernier aspect que les créateurs ont décidé cette saison de questionner, essayant de jauger la capacité de cette délicate matière à s'inscrire au coeur du futur de la mode.
- Chez Louis Vuitton, Marc Jacobs met la technique artisanale au service de la mégalomanie du monogramme, offrant ainsi délicatesse et fragilité à un logo devenu pour l'occasion le motif principal d'une dentelle arachnéenne. Celle-ci gagne dès lors en sophistication extrême, luxueuse et inattendue.
- Chez Christopher Kane, ladite dentelle ne doit plus son raffinement au travail minutieux des dentellières de Calais, mais plutôt à une technique avancée permettant au laser de perforer le cuir avec la précision d’un diamantaire. Bien que ciselé dans un motif légèrement vieillot, ce dernier devient alors l'illustration parfaite d'un mariage réussi entre héritage et modernité, ouvrant la voie à de multiples interprétations de l'idée même de "dentelle".
- Enfin, sous le crayon de Vanessa Bruno, la dentelle tente également de s'émanciper de ses sages références en optant pour un traitement couleur survitaminé. Cela dit, au vu du manque de subtilité du résultat final, on regrette que la créatrice n'ait pas davantage creusé son sujet...
Satin party
S’il est plus familier des parures de lit que du dress code européen, le satin semble néanmoins vouloir - notamment sous l'influence des effluves chinoises baignant les collections de saison - se faire une place au sein du hit-parade des tendances de l'été 2011.
- Lorsque cette matière investit les toilettes select destinées à irradier de leur éclat satiné les "place to be" de la période estivale, on ne doute pas de son succès. Ainsi, que ce soit sur une robe fraîche et sexy en diable signée Stella McCartney ou sur un pantalon de harem honorant les plus grandes heures de l'ère Yves Saint Laurent, le satin sert à merveille l'aura sophistiquée des tenues ultra sensuelles.
- Chez Miu Miu, les toilettes faussement sévères manquent ainsi cruellement de cette touche de glamour indissociable de l'emploi du satin. De même, lorsque Marc Jacobs utilise ce dernier pour concevoir un pantalon taille haute rose bonbon, on a du mal à y voir autre chose qu'un pantalon de pyjama girly...
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