Si pour une fois, le dernier numéro de Vogue Paris ne fait pas outrageusement la part belle aux produits Balmain, cela ne veut pas dire pour autant que la maison française ait perdu en visibilité. Amorcée il y a de cela quelques saisons, la balmainmania n'en finit en effet pas de se répercuter en ondes de choc. Depuis le mois d'août, pas moins de 6 magazines - Vogue Allemagne, Vogue Inde, Vogue Espagne, Zeit Magazine, le magazine 10 et Harper's Bazaar UK - ont ainsi mis en couverture la petite robe ultra glitter portée par Anja Rubik lors du défilé automne/hiver de la griffe.
Décidément, la presse internationale semble avoir bien du mal à accepter le fait que la roue puisse tourner en matière d'hégémonie fashion. Pourtant, si Christophe Decarnin n'effectue pas un véritable travail de reconstruction stylistique, son succès finira indubitablement par appartenir au passé...
Plébiscitant ouvertement une maison n'ayant pas fait d'étincelles lors de ses récentes collections, ce "mouvement de masse" des rédactrices en chef montre à quel point les intérêts économiques peuvent parfois prendre le pas sur tout jugement critique. Il est vrai qu'il est sans doute bien plus rentable pour les différentes éditions de Vogue ou du Harper's Bazaar de flatter Balmain - un de leurs principaux annonceurs - plutôt que de présenter en couverture une pièce d'un jeune créateur, certes bien plus novatrice et dans l'air du temps, mais à l'impact financier quasi nul pour le magazine...
Une fois de plus, on constate que l'image d'une maison reste prépondérante sur sa production réelle. En dépit des nombreux doutes qu'il est légitime de nourrir envers la pertinence du travail de Decarnin, la clientèle internationale continue ainsi de voir en Balmain une maison française indissociable de son parcours shopping, confortée en cela par une presse s'empressant de fermer les yeux sur le manque d'intérêt de présentations tenant plus du prêt-à-porter moyenne gamme que du luxe audacieux...
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