Lorsqu'une tendance évolue, elle s'encombre rarement de demi-mesure. Ainsi, après l'ère du maxi cabas et du sac oversize, il est désormais conseillé de laisser au placard ses fourre-tout gigantesques et d'arborer à la place un contenant au volume dérisoire...
Sans s'en rendre compte, la fashionista vient de traverser une période qu'elle jugera rétrospectivement bénie des dieux...
En effet, s'il y a encore une saison elle jugeait tout à fait normal de pouvoir glisser simultanément dans son sac à main la trilogie Apple (iPod, iPad, iPhone), un carnet Moleskine, une bouteille de Coca Cola Light Lagerfeld et un kit de survie make up, elle pourrait bien être rapidement contrainte à revoir sérieusement ses exigences à la baisse. Car si l'on put croire un temps au retour du sac à dos, les récentes présentations printemps/été ont définitivement infirmé cette hypothèse en prônant son total contraire...
Karl Lagerfeld a-t-il été visionnaire en proposant en 2007 un mini sac de cheville plus décoratif que fonctionnel ? C'est en tout cas ce qui nous vient à l'esprit à la vue des derniers défilés, qui voient se réduire comme une peau de chagrin le volume des futurs it bags.
Si l'on en croit les propositions des maisons Hermès, Chanel, Prada ou encore Louis Vuitton (connues pour édicter les tendances en matière de maroquinerie), la femme de 2011 sera en effet soit un clone de Mary Poppins (capable de réduire les objets afin de les faire tenir dans un micro espace), soit une androïde multifonction n'ayant plus guère besoin de ses anciens gadgets...
Autrement dit, on a bien du mal à imaginer comment le micro Birkin d'Hermès ou encore la besace lilliputienne de chez Louis Vuitton pourraient descendre des podiums et épouser la réalité des femmes, tant leur format semble inadapté au quotidien de ces dernières...
Pourtant, cet engouement pour une maroquinerie microbienne semble s'être récemment emparé de la rue. Comme piquées par l'idée de liberté émanant de ces néo bags, les modeuses sont ainsi déjà plusieurs à avoir adopté, lors des dernières fashion weeks, ces tout petits sacs à peine capables de contenir une poignée de Chupa Chups (voir ici et là).
Or, à bien y réfléchir, elles pourraient bien ne pas avoir totalement perdu l'esprit. En effet, si pour adhérer à la religion du mini sac il nous faudra au préalable réussir à distinguer l'essentiel du superflu et renoncer à quelques addictions encombrantes (paquet de Pépitos en prévision du creux de 11h, cartouche de cigarettes détaxée, pavé signé Barbara Cartland, etc...), le sacrifice de ces quelques kilos superflus devrait au final nous faire sentir bien plus libre qu'auparavant...
Cela dit, on n'hésitera pas à boycotter les modèles dont le volume trop mini ne nous permettrait pas d'emporter l'indispensable trio iPhone/Freedent/Terracotta...
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